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La séance de questions orales sans débat de ce 18 décembre 2018 a été pour moi l’occasion d’interpeller vivement la Ministre des Transports, Elisabeth Borne, représentée par la Secrétaire d’État auprès du Ministre de la Transition écologique et solidaire, Emmanuelle Wargon, sur la nécessité de rouvrir et maintenir la ligne ferroviaire Angoulême-Limoges qui s’inscrit pleinement dans les ambitions du projet de loi sur les mobilités.

 

Madame La Présidente, Madame la Ministre,

« J’ai craqué, j’ai repris la voiture », c’est ainsi qu’Isabelle, secrétaire administrative de 52 ans qui prenait son train à Chasseneuil-sur-Bonnieure en Charente, expliquait à un journaliste comment elle avait été contrainte de renoncer au TER pour venir travailler à Angoulême chaque jour.

La ligne Angoulême-Limoges, ce sont 118 kilomètres de voies, 11 gares, 80 000 voyageurs à l’année. Le ballaste date des années soixante, les traverses en bois datent de 1977 et celles en béton de 1986, mon année de naissance.

Malgré les 23 000 traverses remplacées et les millions d’euros investis pour éviter que des tronçons entiers ne tombent à 40 km/h, la ligne a malgré tout été « suspendue », comme on dit pudiquement, en mars dernier.

Comme les nombreux naufragés d’une gestion du réseau ferré marquée par des années d’inaction et de déficit d’investissements, cette concitoyenne est pourtant convaincue de l’intérêt du TER.

Les lycéens, les apprentis, les professionnels et les entreprises implantées tout le long de cette ligne et qui aspirent au fret, en sont eux aussi convaincus. Ils attendent beaucoup de cette ligne qui est clé pour de nombreux enjeux :

  • D’une part, le renforcement du nœud ferroviaire d’Angoulême, qui a des objectifs en matière de nombre de voyageurs pour le maintien de sa desserte LGV, avec la clause de revoyure en 2027 ;
  • D’autre part le désenclavement de Limoges, avec cette ligne transversale qui permet un accès vers la LGV à Angoulême et vers l’océan à Royan ;
  • Et aussi le développement et l’intégration de cette France périphérique, rurale, qui fait entendre aujourd’hui sa colère comme sa volonté de développement.

L’annonce de la mise en 2 x 2 voies du dernier tronçon de la RN141, parallèle à la ligne Angoulême-Limoges, est accueillie favorablement, mais elle ne peut être une réponse satisfaisante et cohérente avec les objectifs de la loi d’orientation sur les mobilités.

Le 12 novembre dernier, à la demande de Madame Borne, le Préfet de la Région Nouvelle Aquitaine réunissait les acteurs locaux. Cette réunion n’a pu se tenir en co-invitation avec la Région Nouvelle Aquitaine, ce que je regrette.

Un premier chiffrage à 150 millions d’euros a été évoqué pour rétablir la ligne. Trois des dix millions des crédits du Contrat de Plan État-Région encore disponibles pour cette ligne pourraient être fléchés pour une étude qui établirait précisément les besoins de travaux.

Aussi je vous demande, Madame la Ministre, de bien vouloir m’assurer des mesures que vous ne manquerez pas de prendre afin de rouvrir cet axe qui s’inscrit dans la logique défendue par ce Gouvernement.

 

Réponse de la Ministre qui précise que le Préfet de Région a réuni le 12 novembre les acteurs pour évoquer les différentes options et qu’une réunion sera de nouveau organisée fin janvier 2019 pour établir un constat partagé de la situation de la ligne et  mettre en place une stratégie d’action, au regard des scénarios envisageables, afin répondre aux besoins de nos concitoyens.

Thomas Mesnier :

Comme le rappelle Alain, « je ne sais ce que c’est que de dire sans faire. » L’ambition du projet de loi d’orientation sur les mobilités ambitionne d’apporter à TOUS et PARTOUT des solutions alternatives à la dépendance et à l’usage individuel de la voiture, de réduire l’empreinte environnementale des transports et d’améliorer les déplacements du quotidien. C’est la feuille de route que le Gouvernement s’est donnée. C’est le contrat moral qui a été passé avec les Français. C’est son respect au plus près des territoires, au plus près de la Charente, dans l’esprit et dans le texte que je m’attacherai à suivre et à demander.